De son nom scientifique, Manihot esculenta, le manioc est originaire de l’Amérique du Sud. On doit aux Akan, son introduction en Côte d’Ivoire. Ces derniers, en l’occurrence les Aladjan et les Abouré, l’emportèrent lors de leur fuite du Ghana. Les premières régions de culture furent donc les terres du littoral. De là, le manioc gagna toutes les autres contrées. Il est désormais cultivé dans toutes les zones agro-écologiques de la Côte d’Ivoire. On en distingue deux grandes variétés : le manioc doux (manhito opi) et le manioc amer (manihot esculenta crantz ou manihot utilissima). La première se consomme après cuisson mais la seconde doit au préalable subir une macération (rouissage) qui élimine la manihotoxine qu’elle contient. Dans les années 1976, la Côte d’Ivoire s’est lancée dans une production industrielle de manioc. Elle a donc encouragé et soutenu une production de masse, de même qu’une transformation industrielle. Cependant une saturation du marché a rapidement entraîné une chute brutale des cours, qui s’est traduit par un retrait immédiat des producteurs et l’effondrement du plan.
Ce sont environ 1,7 million de tonnes de manioc, qui sont annuellement produites en Côte d’Ivoire. Le manioc fait partie d’un vaste système de polyculture. Il coexiste généralement avec des cultures telles que le maïs à l’ouest, la banane plantain au sud ou l’igname au centre. Il n’est pas rare qu’il occupe la même parcelle durant 3 années successives. Le manioc doit son succès à la possibilité d’étaler la récolte. Les cultivateurs préfèrent conserver le manioc sur pied et récolter les tubercules au fil des besoins. Sans cette possibilité, la culture n’aurait pas pu conquérir autant d’agriculteurs, vu le caractère extrêmement périssable des tubercules. Le rendement de 12 tonnes/ha dans les zones forestières tombe à 4 tonnes/ha lorsqu’on s’éloigne du littoral.
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