Le taro et le macabo, plantes très souvent confondues, sont des aliments de réserve, qui ne sont consommés qu’occasionnellement. Cependant leur potentiel de production et leur rusticité en font des alliés de poids dans la lutte contre l’insécurité alimentaire. Le taro Colocasia esculenta et le macabo Xanthosoma sagittifolium sont deux plantes fondamentalement différentes. Ces deux espèces végétales sont, à tort, réunies sous le vocable »taro ». Elles se différencient notamment par le mode d’insertion de leurs larges feuilles cordiformes. Chez le macabo, la feuille s’insère à partir de sa base, tandis que chez le taro l’insertion s’effectue au niveau du tiers inférieur de la feuille. En général les plants de macabo sont plus grands que ceux de taro. La différence s’établit également au niveau des parties consommées. Chez le taro, c’est le rhizome principal (corme), qui est consommé, tandis que chez le macabo, ce sont les rhizomes secondaires (cormels) qui se consomment. Le rhizome principal du macabo est impropre à la consommation. Ces deux plantes rhizomateuses sont originaires de l’archipel polynésien. En Afrique, elles ont fait leur apparition en Égypte au début de notre ère, avant d’être disséminées vers les autres régions du continent.
Le taro et le macabo ne poussent que dans les zones humides où la pluviométrie excède 2000 mm de pluie par an. En Côte d’Ivoire, ces deux plantes sont cultivées dans les zones forestières du sud-est et du centre-ouest. Le taro est avec la banane plantain l’une des cultures intercalaires, qui sont cultivées dans les jeunes plantations de caféiers et de cacaoyers. Les producteurs propagent ces deux plantes par le semis de bougeons latéraux ou de fragments de rhizomes. Les rendements dans les pays d’Afrique subsaharienne (6 à 8 tonnes/ha) sont très faibles comparés à ceux des autres régions (15 à 75 tonnes/ha).
Le potentiel de ces deux cultures très rustiques et hautement productives est largement sous exploité. Une modernisation des techniques culturales et le recours à l’irrigation permettront de booster la productivité. Ces deux plantes constituent une solution satisfaisante pour la lutte contre la sous-alimentation. Une promotion de leur culture et de leur consommation serait la bienvenue dans la lutte contre le déficit alimentaire auquel doit faire face la Côte d’Ivoire.
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